Visite du ministre de l’agriculture dans le 04 : la Conf’ profondément déçue de l’absence de solidarité nationale avec le monde agricole

Les confédérations paysannes 04 et 05 étaient présentes pour présenter les conséquences dramatiques qui touchent une grande partie des fermes de nos départements du sud-est, tant celles cultivant en « pluvial » (c'est-à-dire sans irrigation, représentant 80 % des surfaces cultivées – et durement touchées par la quasi absence de pluie depuis janvier 2022) que celles ayant des terres irrigables qui rencontrent depuis mi-juin d'importantes restrictions de consommation, et donc des pertes de récoltes majeures.
A titre symbolique, nous avons remis au ministre de l'agriculture un cageot de tomates flétries issues de fermes maraîchères du bassin gapençais dans le 05 où près de 95 % des branches d'irrigation de l'ASA du canal de Gap (plus importante du département) sont à sec : les cultures maraîchères, arboricoles et autres se dessèchent littéralement et les éleveurs multiplient les rotations pour abreuver leurs animaux. Les situations de détresse se multiplient et les conséquences économiques sont gravissimes pour des fermes qui sont déjà fragilisées par l'augmentation des prix des carburants, matériaux, intrants, etc.
C'est pourquoi la Confédération Paysanne demande depuis début juillet (courrier au ministre à l'appui) un déblocage urgent et massif de fonds de solidarité nationale pour indemniser toutes les fermes impactées, redonner un peu de moral aux agriculteurs en difficulté et leur permettre de finir la saison et de se projeter sur la suivante sans risque de faillite.
Mais nous sommes profondément déçus de l'absence d'annonce forte du ministre, qui s'est contenté de constater les dégâts, tout comme ses administrations préfectorales 04 et 05 le font depuis 1 mois, sans jamais apporter de réponses concrètes et chiffrées à nos revendications.
Le ministre attend-il que des drames se produisent pour enfin venir en secours d'une profession en souffrance ? Ou que la colère des agriculteurs monte encore d'un cran, alors que tous les voyants sont déjà au rouge ?
Ou bien a-t-il décidé, face à des aléas climatiques historiques, d'abandonner les paysans à leur triste sort ? Ou pire dans les griffes du secteur assurantiel privé avec ses assurances récoltes tant vantées et soutenues par le « Varennes de l'eau » de 2021 mais souscrites par seulement quelques % des fermes françaises ?
Devant un tel silence, qui peut s'apparenter à du mépris tant les signes de détresses agricoles nous sautent au yeux, nous continuerons inlassablement à porter haut et fort notre revendication de solidarité nationale face aux aléas climatiques, pour enfin obtenir un « quoi qu'il en coûte pour la souveraineté alimentaire locale, régionale et nationale » !