Campagnes solidaires est le mensuel de la Confédération paysanne, engagé avec les paysans et les acteurs du mouvement social dans l'émergence d'autres mondes possibles.
C'est un point de ralliement pour ceux qui veulent comprendre les réalités de la vie et des luttes paysannes dans le monde et ici en Europe.
C'est aussi un espace pour ceux qui veulent s'exprimer sur ces réalités et la manière d'agir sur elles.
Informer, c'est contribuer au débat sur les sujets de société tels que les OGM, la sécurité alimentaire et la mondialisation...
Campagnes solidaires, notre, votre journal, tente chaque mois de restituer les résistances et les espoirs de ces luttes. Nous avons besoin de vous pour continuer ce combat.
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EditorialFaire vivre notre syndicat, aujourd’hui comme hier
Six mois que la campagne des élections professionnelles est terminée. Une période de calme, tout relatif, a succédé à cette effervescence. Certains départements ont réussi à maintenir une certaine dynamique ; pour d'autres, elle est retombée. Dans tous les cas, cette campagne a mis en avant la richesse de notre réseau. Pas financière, bien sûr ; de ce côté-là, nous sommes toujours en peine. Mais plein de belles initiatives ont été imaginées pour faire connaître nos idées, nos propositions, notre projet d'agriculture paysanne, essayer de parler au plus grand nombre : des vidéos de portraits de paysan·nes, des actions, des chansons...
Nous avons su présenter des listes dans tous les départements, avec nos moyens et forces militantes disparates. Cela, en partie, grâce à la force et à l'intelligence collective du réseau. Les propositions d'actions, d'outils de communication, de formations du copil élection, la rédaction du guide des arguments de campagne, le suivi par le groupe dynamique syndicale ont été des soutiens aux initiatives locales.
Comment, suite à cette période d'activité intense, garder ou retrouver l'énergie pour mobiliser les militant·es et les adhérent·es ? Comment accompagner les élu·es et représentant·es CDOA*, SAFER, CDPENAF (1), qui commencent leurs mandats ? Ce sont des questions qui nous préoccupent, car nous savons que ce ne sont pas des tâches et des rôles faciles. Il faut être attentif·ves à chacun·e, accompagner les équipes pour ne pas s'épuiser. On essaie de mettre en place des lieux d'échange, des temps de rencontre, de formation, pour rompre l'isolement, acquérir des compétences.
J'ai pu participer à la journée tête de liste en décembre dernier, cela a été un grand moment ; certain·es découvraient la maison de Bagnolet, d'autres, plus expérimenté·es, témoignaient de leur mandat passé. Cette journée a été, pour beaucoup de participant·es, un moment marquant dans la future mandature, tout autant que la session d'installation à la chambre d'agriculture.
Dans les années qui viennent, nous veillerons à renforcer ce lien entre les militant·es de tous les territoires, mais aussi entre les territoires et le national, qui se nourrissent mutuellement. Le travail syndical se fait à divers échelons, chacun avec ses enjeux propres. L'ancrage local des Confédérations paysannes départementales, au plus près du terrain, est fondamental, et aussi le cœur de notre mission de défense des paysan·nes. C'est là que se joue, au quotidien, l'accompagnement individuel et collectif des paysan·nes lors de crises sanitaires, d'accidents climatiques, dans les parcours à l'installation ou lors de la transmission. Dans les commissions départementales, dans les institutions, les militant·es sont engagé·es à défendre nos droits et nos pratiques.
Mais tout ce travail syndical local doit aussi venir nourrir la réflexion au national dans la construction de notre positionnement politique. Que ce soit sur les questions sanitaires, la Pac, les énergies, les droits sociaux, la sécurité sociale de l'alimentation, l'enseignement agricole..., chaque adhérent·e intéressé·e par une thématique peut être mandaté·e par son département, par exemple, pour participer et alimenter la réflexion collective avec son vécu, les particularités de son territoire, en participant aux commissions de travail. Les résultats de ces travaux, validés par le collectif, sont des appuis précieux dans les rendez-vous institutionnels, pour les relations avec les partenaires, mais aussi dans la communication aux adhérent·es et auprès de nos pairs.
Nous devons continuer à faire vivre cette organisation syndicale qu'ont construite nos prédécesseur·euses, il y a bientôt quarante ans. Son fonctionnement est porteur de sens, en accord avec les valeurs de solidarité et de partage que nous défendons.
Emilie Deligny, secrétaire générale,
paysanne dans les Landes
(1) Commission départementale d'orientation de l'agriculture, Société d'aménagement foncier et d'établissement rural et Commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers.
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