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LOUPS
25.07.2024

Attaques sur bovins dans le Massif des Monges

02.08.2024 -
Huit bovins d'un même troupeau ont été tués lors d’attaques de loups survenues entre le 22 juin et le 9 juillet, dans le massif des Monges.

Parmi ces bêtes, des veaux mais aussi des génisses de renouvellement et des bœufs de dix-huit mois. 

Dans une lettre ouverte adressée au Ministre de l'Agriculture et aux Préfets coordonnateurs du Plan Loup, la Conf' 04 pointe l'inaction de l'Etat, qui n'a jamais considéré les risques de la prédation sur bovins, et demande des mesures pour la sauvegarde de l'élevage pastoral.

 

 

Lettre-ouverte au Ministre de l'Agriculture et aux Préfets coordonnateurs du Plan Loup

 

 

Pour que ce drame serve aux autres et à l'avenir. 

 

En cet été 2024, entre le 22 juin et le 9 juillet, une éleveuse de Authon dans le massif des Monges (Alpes de Haute-Provence) a vécu un enfer pour elle, pour ses bêtes et pour sa ferme. 

En effet, huit bovins de son troupeau ont été tués lors d'attaques de loups. Parmi ces bêtes, des veaux mais aussi des génisses de renouvellement et des bœufs de dix-huit mois.

 

Au-delà du stress engendré et du surcroît de travail occasionné, au-delà de la perte d'un travail de sélection de longue haleine pour constituer un cheptel d'individus adaptés et aimés, au-delà de la perte économique sur plusieurs années, c'est la survie même de cet élevage pastoral qui est en question.

 

Monsieur le Ministre, Madame et Monsieur les Préfets coordonnateurs, nous avons protégé nos troupeaux de brebis avec des filets, nous avons rentré les bêtes la nuit, nous avons mis des chiens de protection (au risque de rendre la nature invivable pour les autres usagers), nous avons abandonné des pâturages, nous avons débroussaillé, nous avons suivi des formations. Les louvetiers se sont formés, leur nombre s'est étoffé et pourtant les drames continuent. 

 

Les brebis étant protégées, les attaques se portent désormais sur les troupeaux de bovins, réputés « improtégeables » par vos services. Pourtant ce n'est pas faute de vous avoir rappelé, lors de vos visites dans le département, qu'il y avait urgence à agir. 

Les récents événements dans le Massif des Monges démontrent tristement le bien-fondé de nos alertes et l'urgence d'apporter une réponse à la hauteur de la situation.

Faute d'actions efficaces et correctement financées, vous signerez la fin de l'élevage de plein air, système d'élevage qui met en synergie les éleveurs, leurs troupeaux et leur environnement. Cet élevage qui risque de disparaître est pourtant résilient face au changement climatique, il est le seul compatible avec les exigences de souveraineté alimentaire, de respect de la biodiversité ; le seul susceptible de répondre à la demande sociale en faveur du bien-être animal et d'une alimentation de qualité. 

 

Les demandes que nous formulons sont toujours les mêmes :

  • financement dédié aux mesures de protection des bovins ;

  • ouverture d'aides au gardiennage pour les troupeaux bovins et équins ;

  • suivi efficace et en temps réel des meutes de loups ;

  • alerte et appui immédiat dans les zones impactées ;

  • déclenchement de tirs de défense dès la première attaque ;

  • mobilisation de la brigade et/ou de louvetiers ;

  • diagnostics pastoraux de vulnérabilité. 

 

De plus, il est indispensable d'aboutir rapidement dans la connaissance fine du comportement des meutes et des individus, dans différentes situations et différentes saisons.

Il faut, en cœur de zone habitée par le loup, en finir avec le classement et le déclassement des communes en différents cercles.

Il faut simplifier et faciliter la procédure d'indemnisation, alléger la charge de la preuve pour les éleveurs et prendre en compte les pertes indirectes sur le temps long.

 

Nous, la profession agricole, vous l'avions dit de manière unanime lors de votre venue pour présenter le nouveau Plan Loup : ce plan a oublié les zones de colonisation historique, il a oublié la prédation sur les bovins et ne donne pas les moyens aux éleveurs et éleveuses d'exercer leur métier sereinement ni aux administrations de protéger la faune sauvage et les activités pastorales.

 

Monsieur le Ministre, Madame et Monsieur les Préfets coordonnateurs, quels que soient les soubresauts de la vie politique, ce qui se passe dans les Alpes de Haute Provence vous concerne. Votre inaction signe la mise en danger de nos éleveuses et de nos éleveurs. 

 

Nous vous demandons d'agir rapidement, concrètement et efficacement. C'était votre engagement en 2023 et c'est le moment de tenir parole.

 

 

 

 

 

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