Arrêté-cadre interdépartemental sécheresse : on en pense quoi ?

Manifestation à Savines-le-lac, lors de l'annonce du Plan National Eau
L'ACI introduit plus d'équité entre ressources sécurisées et non sécurisées. C'est donc une avancée positive sur la prise de conscience de la raréfaction de l'eau, laquelle implique que tout le monde participe à l'effort. Cependant, la Confédération paysanne est vigilante quant aux prérogatives arrachées par les élus des communes voisines des lacs qui entendent continuer à profiter du tourisme nautique. Oui il faut moraliser le prélèvement et la consommation de l'eau pour tous les usages, y compris l'irrigation et l'eau potable. Mais en cas de restriction, il est évident que nourrir, abreuver et soigner passent avant les loisirs.
Concernant les usages agricoles, notre syndicat est réservé sur le traitement de faveur accordé aux réseaux mis sous pression et aux modes d'irrigation au goutte-à-goutte ou en micro-aspersion.
Car autoriser des dérogations en fonction du mode d'irrigation, c'est laisser penser que la solution est technique et que l'on peut maintenir les pratiques existantes pourvu qu'on utilise du matériel de précision. Or il est nécessaire de diminuer la pression sur la ressource, en s'orientant vers des pratiques agronomiques moins dépendantes de l'irrigation.
Par ailleurs, le goutte-à-goutte n'est pas adapté à toutes les cultures. Sur la vigne, par exemple, il n'a pas de sens mais il se développe dans un contexte favorable. De même, la mise sous pression des réseaux gravitaires n'est pas systématiquement une bonne solution, elle doit s'étudier au cas par cas.
En tant que membre du Comité régional de la ressource en eau, la Confédération paysanne contribuera à orienter les décisions collectives dans le sens d'un partage équitable de l'eau.