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VOLAILLES
28.11.2023

Retour de l'influenza aviaire

Le 28 novembre, la France est repassée d'un niveau négligeable à modéré pour l'influenza aviaire. Quelles implications ?

 

1/ Grippe aviaire - Passage au niveau de risque "modéré" - quelles implications ?

2/ Grippe aviaire - Précisions sur les "parcours réduits" en Gallus - vide juridique provisoire

3/ Grippe aviaire - situation épidémiologique : premiers foyers en France en faune sauvage et en élevage

4/ Salmonelles - Grande vigilance sur les autocontrôles positifs

5/ Vers une troisième dose de vaccin obligatoire pour les canards ?

 

 

1/ Grippe aviaire - Passage au niveau de risque "modéré" - quelles implications ?

 

Le ministère de l'agriculture publie aujourd'hui un arrêté ministériel actant le passage au niveau de risque "modéré" sur l'ensemble du territoire métropolitain. En élevage, cela implique :

- La claustration /"mise à l'abri" (pour plus d'informations sur ce signifie cette "mise à l'abri", consulter : Guide : "Claustration des volailles : que faire en cas de contrôle ?") des volailles suivantes :

--- Toutes les volailles situées en Zone à Risque Particulier (supposée à risque vis-à-vis de la faune sauvage - voire liste des communes et voir carte)

--- Les canards de moins de 42 jours situés en Zone à Risque de Diffusion (zone dense - voir liste des communes et voir carte)

--- Toutes les volailles situées dans des zones réglementées définies par un arrêté préfectoral qui impose la mise à l'abri. Il s'agit pour l'instant des zones réglementées définies dans un rayon de 20 autour des cas en élevage et en faune sauvage.

- Le bâchage des camions transportant des palmipèdes

- Des restrictions sur les rassemblements de volailles (ex : marchés en vif).

- Vous trouverez des publications mentionnant d'autres mesures pour les élevages de canards, notamment pour la réduction du délai de télé-déclaration des mouvements et la surveillance des élevages non vaccinés. Ces mesures ne font pas l'objet d'une extension par arrêté ministériel et ne sont donc pas obligatoires à date.

 

2/ Grippe aviaire - Précisions sur les "parcours réduits" en Gallus - vide juridique provisoire

 

Depuis la réactualisation du corpus réglementaire sur la grippe aviaire, l'instruction technique qui précise la définition du "parcours réduit" pour les Galliformes n'a plus de base juridique. En effet, l'instruction technique, certes indiquée "en vigueur" sur le site du ministère, fait référence à des arrêtés ministériels qui sont désormais abrogés et remplacés par d'autres. C'est cette instruction technique qui précisait la taille des "parcours réduits" : 0,5m²/volailles ou distance maximum de 30mètres d'un bâtiment.

Dans l'attente de la publication (très probable) d'une nouvelle instruction technique par le ministère de l'agriculture, seule la définition du parcours réduit par le nouvel arrêté ministériel du 25 septembre 2023 fait foi : "Parcours dont la surface initiale a été réduite par l'installation d'une clôture permettant d'éviter la divagation des volailles hors de cette surface".

Il est très probable que, en cas de contrôle, les contrôleurs se basent sur l'instruction technique qui précise les 0,5m²/volailles ou la distance maximum de 30mètres d'un bâtiment. En cas de mise en demeure, et tant qu'une nouvelle instruction technique avec une base légale n'est pas publiée, il sera possible de faire un recours contre la mise en demeure pour défaut de base légale.

Deux points d'attention :

- Ce vide juridique ne concerne que la définition du "parcours réduit" en Gallus. L'âge de sortie sur "parcours réduit" des Gallus et les conditions de "mise à l'abri" des canards ne fait pas l'objet de vide juridique.

- Ce type de recours contre une mise en demeure pour défaut de claustration / "mise à l'abri" n'a pas encore été testé.

 

3/ Grippe aviaire - situation épidémiologique : premiers foyers en France en faune sauvage et en élevage

En France, en faune sauvage : depuis la fin de la semaine dernière, 4 grues cendrées ont déjà été confirmées infectées par l'IAHP dans la Meuse (lac de Madine) et en Camargue ces derniers jours, ainsi qu'un goéland argenté dans le Morbihan.

En France, en élevage : un premier foyer d'influenza aviaire hautement pathogène a été déclaré hier dans le Morbihan, dans un élevage de dindes. Selon le ministère, ce foyer en élevage était proche du goëland argenté contaminé par la grippe aviaire.

En Europe (plus d'infos ici) : L'Europe enregistre depuis plusieurs semaines une dynamique de propagation du virus de l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) dans la faune sauvage migratrice (oies cendrées et bernache notamment) mais également dans des élevages d'Europe du Nord (Allemagne, Danemark, Pays Bas) et d'Europe centrale, particulièrement en Hongrie. Ces détections concernent un certain nombre de pays (Danemark, Pays-Bas, Allemagne en particulier) situés en amont des voies de migration qui traversent la France. L'Allemagne, la Suède ou encore l'Autriche ont identifié le virus sur différentes espèces d'oiseaux migrateurs.

Le ministère précise qu'il augmentera encore le niveau de risque si les cas en France se multiplient.

 

4/ Salmonelles - Grande vigilance sur les autocontrôles positifs

 

Nous avons des remontées de plusieurs cas d'autocontrôles faussement positifs à salmonelle en élevage de poule pondeuse.

En effet, depuis février 2023, la vaccination des poulettes par vaccin vivant est autorisée. Dans plusieurs cas, des autocontrôles positifs à la salmonelle en atelier de ponte sont en réalité dus à l'excrétion de la souche vaccinale, et non de la souche sauvage. Les arrêtés préfectoraux de déclaration d'infection (APDI) prononcés juste après le résultat positif de l'autocontrôle ont été levés : il n'y a pas de salmonelle dans ces élevages, le résultat positif n'étant du qu'à la souche vaccinale.

Si vous vous retrouvez avec un autocontrôle positif, il est conseillé de :

- S'il s'agit d'un lot de poulette : vérifier la provenance des poulettes, si celles-ci ont été vaccinées par vaccin vivant contre la salmonelle. Si c'est le cas, la DDPP peut demander au laboratoire des analyses complémentaires pour identifier si c'est une souche vaccinale.

- Contacter votre Conf pour avoir un accompagnement. Du fait la réglementation, un test positif à la salmonelle a des impacts très lourds dans les élevages. Votre Conf' locale pourra vous accompagner dans vos démarches et au quotidien, avec l'appui de la Conf nationale et des éleveurs et éleveuses qui ont déjà enduré cela et se sont porté.es volontaires pour aider leurs collègues.

 

5/ Vers une troisième dose de vaccin obligatoire pour les canards ?

(source : CIFOG) Lors du COPIL vaccination, l'ANSES* a partagé avec les professionnels les premiers résultats des essais de transmission du virus sur des animaux vaccinés de 11 semaines. Il en ressort une inflexion de la protection avec, par conséquent une crainte sur le niveau d'immunisation des animaux à durée de vie longue et, par conséquent, les risques de diffusion en cas d'infection. Ces nouveaux éléments ont conduit la DGAL*, les professionnels et la communauté scientifique et vétérinaire à évaluer la nécessité et la faisabilité d'une évolution de la stratégie vaccinale, notamment par l'application d'une 3ème dose en élevage. La réflexion a été partagée la semaine dernière avec la cellule vaccination du CIFOG qui a majoritairement exprimé une position favorable à une évolution de la stratégie si celle-ci peut permettre de garantir l'efficacité du plan de vaccination ; dans l'attente de l'acquisition des données scientifiques permettant d'optimiser le protocole de vaccination à 2 doses. Toutefois, compte tenu de la difficulté technique et organisationnelle d'une vaccination à 8 semaines d'âge et pour tous les canards de France, notamment pendant la période des fêtes, le CIFOG a proposé à la DGAL* un mix de solutions combinant :
• l'application d'une 3ème dose dans les communes les plus denses (plan Adour et plan Vendée Militaire),
• le décalage de la 2nde dose pour les plus jeunes dans les autres zones, avec maintien des animaux à l'abri tant que celle-ci n'est pas appliquée
• la reprise des dépistages avant mouvement pour les animaux non vaccinés ou les animaux vaccinés mais trop âgés pour la 3ème dose.
Par ailleurs, le CIFOG a indiqué à la DGAL* que ces propositions s'entendent uniquement avec la garantie d'une prise en charge à 100% de la 3ème injection.
Une décision de la DGAL* est attendue pour le début de la semaine avec la parution d'une instruction technique.

 

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