Stratégie Abattoirs en PACA : la Conf' ne valide pas le diagnostic

Ce diagnostic doit permettre d'identifier les outils stratégiques susceptibles de mobiliser le fonds de garantie national de 50M€ sur 5 ans pour réaliser des investissements de rénovation, extension et/ou de mobiliser ces fonds pour soutenir la création de structures complémentaires.
La Confédération paysanne qui participait à la première réunion est en désaccord avec les premiers éléments de bilan discutés en réunion régionale.
Avec un maillage resserré de 10 abattoirs sur 5 départements dont la majorité ne fonctionne pas à pleine capacité, l'État conclut à une offre satisfaisante sur la région, permettant de répondre aux besoins des éleveurs éleveuses. La Conf' s'inscrit en faux face à ce diagnostic qui nie :
- le volume significatif d'abattage clandestin qui est une pratique bien présente, en particulier au moment de l'Aïd, faute d'outils suffisants pour absorber le volume, mais aussi hors Aïd, quand l'abattoir est trop éloigné. ( La DDPP estime que 30 000 agneaux dans le 13 et 10 000 dans le 84 sont abattus clandestinement) .
- le volume important de chevreaux non absorbé, les abattoirs étant réticents à les prendre. La filière d'engraissement ne tenant plus qu'à un fil, il faut s'attendre à une explosion du volume dans les mois ou années à venir ; un enjeu totalement passé sous silence dans le diagnostic de l'État.
- la saturation lors des pics de Pâques et de l'Aïd, qui contraint l'abattoir de Sisteron à plafonner les lots et reporter les abattages à la semaine suivante.
- l'inadéquation des gros abattoirs qui ne sont pas conçus pour accueillir la vente directe (problèmes de traçabilité, petits lots pas prioritaires qui sont la variable d'ajustement, découpe pas propre).
L'évaluation de l'adéquation entre offre et demande ne peut pas se réduire à une approche comptable qui met en rapport la capacité d'abattage maximale des abattoirs et les volumes abattus.
L'offre étant jugée satisfaisante, la création d'outils supplémentaires n'est pas souhaitée par les pouvoirs publics ni par les opérateurs et représentants des chambres d'agriculture, au motif que ces structures nouvelles viendraient concurrencer les abattoirs existants en prenant du volume, mais surtout des fonds publics. Ce rejet vise implicitement les projets en cours en région (abattoir mobile du Luberon, projet d'abattoir paysan dans le Var), qui peinent à se concrétiser faute de soutien des pouvoir publics.
Là encore, la Confédération paysanne réfute ces arguments : ces nouveaux outils de proximité s'établiraient là où les abattoirs manquent (84, 83, 06), pour absorber une partie des volumes non comptabilisés, en proposant une offre qualitative adaptée aux circuits courts. Ces outils, par leur existence, créeraient du volume qui n'existe pas, motivant des installations, motivant la valorisation des chevreaux. La taille, le modèle économique et de gestion de ces abattoirs paysans ne serait pas de nature à concurrencer des gros abattoirs comme celui de Sisteron qui travaille pour les filières longues.
Plus il y a d'outils de transformation, plus les installations seront nombreuses, plus la souveraineté alimentaire de la région deviendra effective. Un maillage resserré, après l'hémorragie, est une richesse pour la région.
En téléchargement :
Consulter le diagnostic de la DRAAF PACA