Victoire sur les OGM cachés
Dans son avis du 8 février, le Conseil d'Etat donne raison sur des nombreux points aux 9 organisations paysannes et de la société civile qui l'ont saisi en 2015 pour annuler le refus du Premier Ministre d'alors de prendre un moratoire sur la culture en France des variétés rendues tolérantes aux herbicides et d'appliquer la réglementation OGM à toutes les variétés obtenues par les nouvelles techniques de mutagenèse.
Il enjoint le gouvernement d'annuler l'enregistrement au catalogue des variétés qui y ont été inscrites illégalement en précisant que cela concerne toutes les nouvelles techniques de mutagenèse, y compris celles appliquées sur des cellules isolées et multipliées in vitro. Cela concerne notamment les variétés rendues tolérantes aux herbicides de colza Clearfield et de tournesol Clearfield Plus
"Le Conseil d'État a par ailleurs estimé qu'en vertu du principe de précaution, le Premier ministre ne pouvait refuser de prendre des mesures de prévention pour l'utilisation de variétés de plantes rendues tolérantes aux herbicides". S'il n'ordonne pas de moratoire comme le demandaient les requérants, il enjoint le gouvernement de réaliser une évaluation des risques générés par ces variétés et de définir des conditions de culture destinées à limiter l'utilisation des herbicides
Les associations requérantes (dont fait partie la Confédération paysanne) se félicitent de cette décision du Conseil d'État qui fait passer la santé et l'environnement avant les intérêts économiques de quelques firmes semencières et productrices de pesticides. Elles attendent du gouvernement qu'il applique enfin la loi en respect du principe constitutionnel de précaution.