La Conf' Vaucluse à Auchan contre les importations à bas coût
« Paysans et consommateurs, dindons de la farce. »
Les États généraux de l'alimentation sont passés, la loi Agriculture et Alimentation a été votée, mais la valeur n'est toujours pas mieux répartie au sein de la filière agricole, comme sont venus le constater des membres de la Confédération paysanne de Vaucluse dans l'hypermarché AUCHAN Le Pontet, ce lundi 21 janvier.
Grands oubliés des politiques agricoles, les secteurs de l'arboriculture et du maraîchage s'effondrent : en six ans, 29% des fermes fruitières françaises ont disparu et près de la moitié des fruits et légumes consommés en France sont désormais importés. La région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, n'échappe pas à cette crise durable : en 30 ans, les surfaces cultivées en légumes ont diminué de 65% et les vergers ont perdu 35% de leur surface. Entre 2000 et 2016, 218 exploitations maraîchères et 592 exploitations arboricoles régionales ont disparu.
Dans un contexte de concurrence effrénée avec l'import, on observe un mouvement de concentration des exploitations légumières et arboricoles qui va de pair avec un changement d'échelle et une hyper-spécialisation, avec l'appui de fonds publics.
Quel avenir pour les maraîchers et arboriculteurs dans notre département ?
Quelle place pour des fruits et légumes en agriculture paysanne ?
Depuis des décennies, la grande distribution a dégagé des profits énormes, en poursuivant la concentration du secteur et en sous-rémunérant le travail des producteurs français. Sur 100 euros de produits alimentaires achetés dans la grande distribution, 8 euros seulement reviennent au producteur. Contraints de vendre en dessous de leur coût de production pour rester compétitifs face à la concurrence des produits importés, les paysans ont été entraînés dans une course aux volumes pour compenser les prix bas et donc dans une spirale de l'endettement.
Comme si cela ne suffisait pas, l'emprise foncière des GMS consomme de plus en plus de foncier agricole et entraîne un aménagement du territoire déséquilibré. Les commerces de proximité, qui ont déserté une commune sur deux, sont aussi victimes du monopole exercé par les grandes surfaces.
La Confédération paysanne veut redonner la priorité à ceux et celles qui produisent de l'alimentation et revaloriser les prix agricoles pour que les paysan-ne-s puissent vivre de leur travail et nourrir leurs concitoyens avec des produits locaux et de qualité.
LA CONF' PROPOSE :
- La mise en place de prix minimum d'entrée pour les produits importés.
- L'interdiction d'achater en dessous du coût de production.
- La création d'un Observatoire des prix et des marges.
- Des contrats sur 100% des productions achetées par la grande distribution.
- Le redéploiement des aides publiques vers les fermes diversifiées et inscrites dans des circuits locaux, plutôt ue vers les serres industrielles.