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ELECTIONS CHAMBRES D'AGRICULTURE
21.01.2019

Pour une viticulture paysanne

21.01.2019 - La Motte (83).
A l'occasion d'une visite sur une exploitation viticole à La Motte (Var), la Confédération paysanne détaille ses propositions pour une viticulture paysanne.
NOS PROPOSITIONS POUR LA FILIERE
  • Mettre en place un aide directe au revenu pour la viticulture, comme le permet le premier pilier de la PAC*. Elle doit être plafonnée aux premiers hectares et fonction du nombre d'actifs afin de maintenir des fermes pourvoyeuses d'emplois. 
  • Maintenir une régulation des plantations. La libéralisation totale détruira les terroirs et les possibilités de maintenir tous les territoires viticoles. Le seuil de développement de 1 % annuel doit être abaissé.
  • Allouer des montants importants pour encourager les viticulteurs à faire evoluer leurs pratiques vers des systèmes plus respectueux de l'environnement :  s'affranchir dans l'urgence des pesticides CMR* (cancérogène, mutagène et reprotoxique) et PE (perturbateurs endocriniens).
  • Défendre le statut du vin par une définition stricte : issu exclusivement de la fermentation naturelle de jus de raisins. Soumettre les importations aux mêmes règles.
  • Maintenir l'approbation de la substance active cuivre. Le baisse possible à 4 kg/ha/an doit s'accompagner de mesures d'accompagnement en particulier pour les paysan·ne·s en conversion en AB. Le lissage de la moyenne sur 5 ans doit perdurer afin de pouvoir ajuster les doses en fonction de la pression.
  • Refonder le rôle et la gouvernance des interprofessions viticoles. Elles sont aujourd'hui le bras armé du négoce qui domine ces espaces pour ses propres bénéfices. Les paysan·ne·s ne retirent rien des ces interprofessions viticoles qui fonctionnent de manière opaque et empêchent d'avancer vers une viticulture qui rémunèrent les paysan·ne·s.
     

INSTALLER EN VITICULTURE, EST-CE ENCORE POSSIBLE ? 

Didier Brun, viticulteur dans le Vaucluse:
« Je suis viticulteur à la Cave coopérative Demazet à Mourrière-les-Avignon, installé depuis 2009 sur 10 hectares de vigne en bio.
La question du renouvellement des générations de viticulteurs m'interpelle particulièrement. Les viticulteurs s'endettent pour accéder au foncier et la variable climatique ne garantit pas un remboursement rapide de cet endettement. Il faut envisager des solutions pour le portage du foncier. Certaines coopératives mettent à disposition des terres déjà plantées, en fermage, avec un accompagnement technique . La Chambre doit s'atteler à cet enjeu, porter et accompagner ce types d'initiatives de manière massive, dans le département. »
 

STOP A LA FINANCIARISATION DU VIGNOBLE

En Provence, le prix de l'hectare de vigne a plus que triplé, passant de 20.000 à 70.000 euros en quelques années. De nombreux domaines sont passés entre les mains d'investisseurs fortunés : stars, grands patrons, milliardaires britanniques, oligarques russes, riches entrepreneurs... Le prix des domaines produisant du rosé a été multiplié par dix en dix ans, un chiffre déconnecté de la rentabilité économique de ces domaines qui avoisine 2 à 5% par an. Dans le Var, où l'agriculture est essentiellement viticole, chaque mois un ou plusieurs domaines changent de mains : ce sont des coopératives et des paysans qui sont menacés. Les pouvoirs publics ne font rien contre cette spéculation.
La Confédération paysanne dénonçait cet accaparement des terres viticoles, à l'occasion d'une action symbolique sur le vignoble de Bolloré à la Croix Valmer, en juin dernier. Il est grand temps de s'attaquer à cette financiarisation du vignoble qui porte préjudice à l'installation, notamment des plus jeunes et met en péril la vitalité des territoires et l'emploi.
Dans la perspective de la future loi foncière, la Confédération paysanne propose, notamment, de mettre en place un dispositif simple et efficace pour empêcher une vente ou orienter une préemption de manière plus autoritaire quand le prix de vente est excessif par rapport aux données disponibles du marché.
La terre doit aller en priorité à celles et ceux qui la travaillent et qui en ont besoin pour vivre.
 

FAUT-IL ARROSER LA VIGNE ? 

OUI à l'irrigation pour sauver la vigne, NON à l'irrigation pour augmenter les rendements.
L'irrigation doit aller en priorité aux cultures alimentaires. Les pratiques associées doivent rechercher l'adaptation au milieu et non l'inverse.  La vigne doit s'installer sur des terroirs qui correspondent à cette production.
Par conséquent la Confédération paysanne refuse l'idée de primes encourageant l'irrigation  pour des rendements pléthoriques. En irriguant à tout va pour produire plus on baisse la qualité et on uniformise nos vins. En arrosant peu ou pas, on fait ressortir toute la richesse et la diversité de nos terroirs provençaux qui font la réputation de nos vins.
 

FLAVESCENCE DOREE : MISER SUR LA PREVENTION

La lutte contre la flavescence dorée passe essentiellement par des traitements insecticides systématiques dans des périmètres de lutte obligatoire. La Confédération paysanne dénonce depuis longtemps l'absurdité de ces traitements obligatoires qui dévastent des départements entiers depuis plus de vingt ans alors que la cicadelle et la flavescence dorée sont toujours là. L'obligation des traitements chimiques ne peut être l'unique réponse.
Nous demandons un retour aux fondamentaux de la lutte prophylactique afin de prévenir en amont l'apparition et la propagation des maladies :
  • Prévenir pour limiter la propagation : utilisation de plants traités à l'eau chaude.
  • Prospecter collectivement pour minimiser les risques de dissémination.
  • Redéfinir le périmètre de lutte obligatoire pour les traitements chimiques afin de limiter l'usage des insecticides.
  • Orienter la recherche aussi sur les conditions d'apparition de la maladie.
  • Protéger et informer la population sur les traitements.

En téléchargement :

    Article Var Matin Visite à La Motte (83)
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