Les sangliers pullulent...qui régule ?
Malgré un nombre croissant de sangliers abattus par les chasseurs ces dernières années, les effectifs augmentent d'année en année et causent de sévères dommages à toutes les productions: prairies retournées, blés couchés, parcelles de légumes saccagées, fruitiers cassés ... Outre les pertes sur les cultures, ces dégâts impliquent du temps de travail et des investissements supplémentaires, bouleversent les pratiques et le calendrier cultural et peuvent aller jusqu'à mettre en péril la survie de certaines exploitations. Les indemnisations, très tardives, ne couvrent pas la valeur des pertes subies. Et les mesures de protection, contraignantes, sont loin d'être infaillibles.
La Confédération paysanne ne demande pas l'exterminatopn des sangliers. Nous tirons la sonnette d'alarme face à leur prolifération car l'espèce devient hors de contrôle des chasseurs censés en assurer la gestion, de l'aveu même des fédérations de chasse locales.
Dans ces conditions, c'est à l'Etat de prendre la responsabilité d'assurer la régulation des populations de sangliers, par la mise en œuvre des mesures suivantes :
n Classer le sanglier en espèce « nuisible » dans tous les départements et pendant toute l'année, permettant la mise en place de dispositifs de chasse spécifiques ;
nOrganiser des battues administratives régulières dans les chasses privées ou réserves où la chasse n'est pas autorisée
n Interdire totalement toute forme de nourrissage, que ce soit par l'agrainage ou l'emblavure (terres semées pour nourrir les sangliers) ;
n Recruter des lieutenants de louveterie encadrés et rémunérés par l'Etat en charge des tirs d'été et tirs de régulation ;
n Expérimenter le piégeage avec des cages, comme dans le Gard.
Nous observons, dans certains départements, que lorsque la gestion est assurée, il est possible de réguler. Dans les Alpes maritimes, une vingtaine de lieutenants de louveterie ont été recrutés et des agrainages ont été supprimés. Un éleveur témoigne dans les Bouches du Rhône : « Depuis que deux gardes de l'ONCFS sont venus et ont fait arrêter le nourrissage des sangliers, c'est plus calme. Les clôtures redeviennent efficaces. Les sangliers ne sont pas une fatalité. On peut se battre pour faire bouger les choses ».
L'Etat doit organiser la concertation entre agriculteurs et chasseurs pour mettre en place une gestion efficace de l'espèce.
A l'occasion de cette mobilisation, la Confédération paysanne demande une rencontre tripartite avec le Préfet de Région et la Fédération régionale des chasseurs de PACA afin d'évoquer la mise en œuvre de ces propositions.