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SALARIES SAISONNIERS
16.06.2020

Travail détaché: la Conf' soutient les salarié-e-s et interpelle la Chambre d'agriculture régionale

07.07.2020 -
Après trois ans de procédure, se tient ce jour à Arles le procès aux prud’hommes de plusieurs entreprises agricoles pour non-respect des contrats de travail, non-paiement des heures supplémentaires, des congés payés et des accidents du travail, marchandage et travail dissimulé.

La plainte a été déposée par deux travailleurs et trois travailleuses détaché.e.s contre une entreprise de travail temporaire espagnole, Laboral Terra, et sept entreprises de conditionnement de produits agricoles basées dans le Vaucluse, le Gard et les Bouches du Rhône : Hmong, Quali Prim, Mehadrin Services, Coccolo, Les Jardins Bio de Martine, Le Clos des Herbes et le GAEC Durance Alpilles, Vilhet Fruit.

Cette plainte s'ajoute à d'autres qui se multiplient pour dénoncer les conditions de vie et de travail inhumaines de ces hommes et femmes, salarié-e-s détaché-e-s venu-e-s constituer « l'armée de l'ombre » au service de l'agriculture industrielle et de ses injonctions à la compétitivité. Le recours à des saisonniers en interim, libère les exploitants de toutes les procédures administratives et de la prise en charge des employés. Contrats précaires, exploitation, non rémunération, privation de droits, rupture de contrat du jour au lendemain : les faits recensés témoignent publiquement d'un modèle de production agricole capitaliste et productiviste, qui met en concurrence les zones de production, exerce une pression sur les coûts de production et la main d'œuvre, et qui méprise ainsi les droits humains.

Cibles d'intimidations, de pressions, de violences ou du fait de leur isolement, les victimes n'ont souvent pas les moyens de dénoncer ces pratiques auprès des tribunaux. Depuis des années, des collectifs et organisations syndicales se mobilisent pour dénoncer les discriminations, les inégalités de traitement et les infractions constitutives d'un esclavage moderne qui gangrène le monde agricole contemporain. La multiplication récente des plaintes ainsi que la situation sanitaire préoccupante, révélée par le foyer de contamination covid-19, dans les Bouches-du-Rhône, brisent enfin l'omerta.

En tant que syndicat patronal, soucieux des droits des travailleurs et travailleuses de la terre, la Confédération paysanne s'associe au CODETRAS1 pour soutenir les salarié-e-s qui portent plainte aux prud'hommes et a interpellé la Chambre d'agriculture régionale sur ce sujet en novembre dernier. Les représentants agricoles ont la responsabilité morale de dénoncer publiquement les violations du droit du travail et des droits humains exercées dans le cadre légal d'emploi de la main d'œuvre agricole. Dans notre région fortement dépendante des travailleurs détachés, la profession agricole doit mettre en place, en urgence, un groupe de réflexion en lien avec l'inspection du travail, pour caractériser et recenser les dérives puis envisager un plan d'actions collectif.

Cette démarche s'inscrit dans la nécessaire transition d'un modèle agricole mortifère vers une agriculture paysanne qui assure la souveraineté alimentaire des territoires et créé de l'emploi en garantissant une égalité de droits pour les travailleurs et travailleuses.

 

1 Collectif de défense des travailleur.se.s étranger.e.s dans l'agriculture

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